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Une femme parfaite, ou presque...
22 mai 2006

Assises de la Marne : accusée d'avoir tué son fils

Alexandre venait d'avoir 7 ans, il était espiègle, toujours souriant, vif et plein de vie. Les boucles brunes qui encadraient son visage lui donnaient l'air d'un ange. Il courait partout, riait toujours aux éclats, un enfant qui croquait la vie à pleines dents. Alexandre voulait se marier avec moi quand il serait plus grand. Mais il ne fallait pas s'y méprendre, il fallait garder un œil sur Alexandre, car parfois, il nous donnait du fil à retordre ou nous faisait tourner en bourrique, mais ce n'était jamais bien méchant, puis après tout ce n'était qu'un enfant.

Aujourd'hui, à Reims, a démarré le procès d'une femme accusée d'avoir tué son enfant. Cette femme était la maman d'Alexandre. Alexandre est mort le 2 février 2004, peut-être le 1er, finalement on ne sais pas trop. Sa mère l'a tué, dans un geste de désespoir avant de tenter de mettre fin à ses jours dira-t-elle.

Je peux comprendre sa solitude, sa détresse, son désespoir, sa pauvre vie. Mais je ne comprends pas son geste. J'ai pourtant essayé mais en vain.

Alexandre est mort, parce qu'elle l'a décidé. Alexandre est mort alors qu'il n'avait rien demandé. Des services sociaux existent, des gens ont tenté de lui tendre la main, elle a refusé. Pourquoi ne s'est–elle pas suicidée toute seule si elle ne voulait plus vivre ? Pourquoi faire subir tout ceci à son fils ? Elle lui a donné des barbituriques, cela n'a pas marché, Alexandre s'est réveillé…

Qu'on ne me dise pas qu'elle ne pouvait plus faire marche arrière à ce moment là. Justement ! Elle aurait pu prendre sur elle, appeler les urgences, dire la vérité : "J'ai empoisonné mon fils, oui c'est vrai !" Mais on aurait pu le sauver. Au lieu de cela, elle l'a étranglé. Ensuite elle a tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours, mais sans succès. En tout cas, Alexandre, elle ne l'a pas loupé.

Elle encourt la prison à perpétuité mais je suis sure que la justice sera clémente, après tout, d'après les médias, "ce n'est qu'une pauvre femme qui a eu une vie malheureuse."

Oui, c'est une pauvre femme. Oui, elle était dépressive. Oui, elle était seule. Oui, elle était suicidaire. Oui, c'est terrible que de telles situations existent encore de nos jours, et alors ? Faut-il l'excuser ? Pardonner son geste ? Faut-il rappeler que ce n'est pas elle la victime ? A 7 ans, n'a-t-on pas le droit de vivre même si on a une mère qui pète les plombs ?

"Ma vie est gâchée" a-t-elle dit aujourd'hui dans le box des accusés. Mais elle est vivante, elle.

Qui je prétends être pour la juger ? Personne en effet. Je suis certainement dure mais je dis haut et fort ce que je pense, je ressens de la rage mais surtout une grande incompréhension envers elle.

Qu'elle soit emprisonnée à perpétuité ou pas, qu'elle soit libérée ou internée, je m'en fiche. Si cette femme a une conscience, qu'elle survive à son fils. Oh oui ! Qu'elle lui survive, c'est tout ce qu'elle mérite.

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